Merci à ma sœur M. pour ce jolie petit carnet.


J'ai essayé mainte fois d'écrire un journal mais comme ma vie n'a rien de passionnant, je n'ai jamais eu grand chose à écrire. Aujourd'hui je vais réessayer. Pour passer le temps et me changer les idées,

Donc voilà, cher journal, je me nomme C, j'ai 15 ans et aujourd'hui on m'a hospitalisé en pédopsychiatrie. Depuis longtemps je me disais que j'avais besoin d'aide. C'est pourquoi j'ai hésité quand on m'a demandé mon avis sur l'hospitalisation. Moi qui ce matin je m'étais tranquillement habiée, j'avais même emprunté un short beige et un chandail à ma sœur N.. En route pour l'hôpital j'ai demandé à ma mère un yogourt glacé mais elle m'avait dis qu'on en prendrait au retour. En arrivant, j'ai du parler seule avec deux femmes (péopsychiatres). J'enfonçais mes ongles dans les jointures de ma main droite. Ça faisait des marques rouges mais je ne sentais rien. Les deux femmes ont ensuite invité ma mère à entrer. Elles lui ont dis qu'il serait préférable de m'hospitaliser. Elle était totalement contre, elle leur a même proposé de me garder avec elle quelque temps à la maison pour me reposer mais elles n'ont pas voulu. La colère montait du côté de ma mère ça se voyait, elle ne comprenait pas pourquoi je ne disais rien, moi non plus d'ailleurs. Elle a regardé les deux femmes et leur a dis : "De toute façon peu importe ce que je dis, pour vous ça ne sera pas une bonne idée". Je trouvais triste que par ma faute ma mère se mette dans cette état. Les deux femmes elles voulaient mon avis. Je ne savais vraiment pas quoi dire, j'ai finalement compris qu'au fond se n'était pas un vrai choix, mon opinion importait peu. Sois j'étais hospitalisé par décision, sois je l'étais tout court.
J'ai toujours haïs les gens qui font croire à un choix alors que la décision finale est déjà prise. Les larmes me sont montées aux yeux puis je me suis mise à pleurer. Maman m'a clairement dis que tout ça c'était de ma faute, que si j'avais clairement répondu j'aurais pu rentrer à la maison. Ensuite j'ai du monter au quatrième étage, on m'a montré à quoi ressemblait l'aile (l'unité) de pédopsychiatrie. Je suis entrée et on m'a présenté vite fait aux autres patientes (toutes des filles). Par la suite, ma mère est partie chercher mon sac. Je l'ai attendu dans ma nouvelle chambre en pleurant, je regrettais tellement d'avoir hésité. Je ne voulais pas rester ici. Dans ma tête je devais convaincre ma mère de me laisser retourner à la maison retourner à la maison avec elle. Mais elle est revenue et peu importe à quel point je la suppliais et je pleurais, elle est partie, sans moi. V. un des éducateurs lui a dis que c'était normal êt qu'ils allaient bien prendre soin de moi. Il m'a dis que je devais lâcher ma mère (je m'aggripais à sa main sans vouloir la lâcher, j'avais trop peur qu'elle me laisse seule) elle est partie, la porte s'est vérouillée. À travers la vitre je l'ai vue marché pour partir sans se retourner. Je me rappel qu'elle m'a dis qu'elle ne pouvais pas, qu'elle n'avait pas le choix. Je crois lui avoir fait beaucoup de peine, je crois qu'elle ne s'est pas retournée car pour elle aussi c'était dur. Je suis restée debout la porte à regardé l'endroit où je l'avais perdu de vue. Au fond de moi, je voulais la voir revenir pour me chercher. Dans le reflet de la vitre j'ai vue une des filles me lancer un coup d'œil. J'ai essuyé du mieux que j'ai pu mes yeux, je me suis retournée et je suis partie m'asseoir avec elles.
Une m'a dis que c'était normal de ressentir ça, qu'elle me comprenait, qu'elles me comprenaient toute. Après avoir écouté la fin d'une émission nous avons parlé, principalement on demandait l'âge êt depuis combien de temps chacune était là.
Il y avait Cl. (15 ans, arrivée il y à trois semaines), Ch. (rousse, 15 ans, trois semaines aussi environ), Jo. (russe, 11 ans, quelques semaines), Alex. (15/16 ans, ma colocataire de chambre) et A. (16 ans arrivée hier donc une journée avant moi). Ensuite est arrivée l'heure du soupé. J'y ai rencontré V., c'étant présentée en tant que "Van". Elle semble très gentille, c'est la plus âgée du groupe. Lors du repas, je n'ai pas beaucoup mangé, mais l'on m'a forcé à manger au moins la moitié du plateau se qui m'a rendu un peu de mauvaise humeur. Puis nous avons eu une activité où il fallait piger une question et y répondre devant tout le monde. J'ai pigé la question : "quelle est ta plus grande peur?", j'ai décidé de ne pas y répondre donc j'ai du repiger. Cette fois c'était "qui est la personne la plus importante pour toi?" Je ne souhaitais pas vraiment répondre mais me disans que se serait bizarre de refuser deux question de suite j'ai répondu "ma mère". V. m'a demandé deux-trois choses à propos de ma réponse, j'ai répondu assé vaguement. Puis est venue l'heure des douches, en attendant mon tour j'ai discuté un peu avec Ch.. J'ai appris que l'amour de sa vie c'était suicidé et elle savait qu'il était quelque part, et elle voulait y être avec lui. Je comprend se sentiment, si ma mère avait réussi à se suicider moi aussi je serais morte. Comme ma mère Ch. a essayé avec des pilules êt de l'alcool mais faute de résultat elle s'est finalement rentré un couteau dans le ventre, (j'ai vue sa large cicatrice). Je sais qu'elle veut toujours mourir mais j'aimerais tant qu'elle reprenne goût à la vie. Mais encore une fois, comme je l'ai dis, j'aurais réagi comme elle. Perdre la personne qui est la plus importante pour nous on ne s'en remet sans doute jamais. Me voilà maintenant dans mon lit, les yeux remplis d'eau, à finir d'écrire ma journée.
Alex., ma colocataire, vient de m'annoncer qu'elle a obtenu un congé de fin de semaine, je suis contente pour elle.    

Cher journal, aujourd'hui je me suis réveillée un peu plus tôt car ma colocataire est partie se matin. J'ai brossé mais cheveux puis je me suis recouchée.

Plus tard, une femme est venue me réveiller. Comme je n'avais que les vêtements de la veille j'avais du dormir toute habié et donc je n'ai eu qu'à mettre mes verres de contact et à me rebrosser les cheveux. Hier soir on m'avait prévenu qu'on allait me faire une prise de sang avant le déjeuner. C'est donc sans grande surprise que j'ai vue une infirmière avec don petit kit me faire signe d'aller la voir. Pour commencer elle m'a re is un petit pot pour une analyse d'urine (je déteste vraiment faire ça !!!) et un petit sac brun inscrit 4A au feutre noir sur le dessus. Je suis donc allée faire se maudit test et j'ai filer à ma prise de sang. Ça a pris deux essaies car ma veine ne voulait pas se faire saigner (pauvre petite veine). Après la prise de sang on m'a pesé et mesurer. De dos pour ne pas que je vois mon poids, ici c'est la règle car il y a des patients avec des troubles alimentaires (Jo., la petite de onze ans, est anorexique, elle doit prendre cinq kilos soit le un sizième de son poids je pensais halluciner quand elle me l'a dis. Elle pèse 66 livres, c'est tellement peu même pour une petite fille. Je lui ai dis que dernièrement j'avais perdu cinq kilos, elle m'a prévenu de faire attention êt de manger plus car ils pourraient dire que moi aussi j'ai un trouble alimentaire. Bref c'est pour ça que je n'ai pas eu le droit de voir mon poids.). Ensuite je suis allée déjeuner avec les autres, qui elles avaient presque toute déjà terminé. On m'a dis que je devais prendre au moins un lait, un fruit et un truc céréalier. Je me suis donc servie un bol de céréales et un jus d'orange. Pendant le repas, assise entre deux personnes qui se parlaient je me sentais un peu de trop. Après le déjeuner on a du faire une réflexion (feuille avec des questions aux quelles tu dois répondre.). Puis nous avons joué à Kilucru, j'ai perdu (c'est un jeu où il faut deviner les  goûts des autres mais comme je ne connais personne et bien...) . Par après c'était l'heure du dîner mais I. mon oncle était venu me porter quelques vêtements (êt sous-vêtements !) et donc j'ai eu le droit d'avoir deux petites minutes pour lui dire bonjour. Quand je suis arrivée près de la porte, je me suis rendue compte que R. ma cousine était aussi venue. Je ne sais pas pourquoi, mais j'étais gênée qu'ils me voient ici. Quand ils sont repartis, j'avais une fois de plus les larmes aux yeux. Plus tard dans la soirée, au souper, on m'a une fois de plus fais remarquer que je ne mangeais pas assé. Nous sommes suite au repas tous allées marché autour de l'hôpital (je me disais qu'on devais avoir l'aire étrange, plusieurs jeunes marchant en groupe autour d'un hôpital).
Ensuite, j'ai eu la visite de M. ma sœur. Elle avait l'aire mal à l'aise et me demandait toujours comment j'allais. Ça lui a pris un bon moment avant de se calmer. J'ai pu (avec son cell) appeller papa (qui lui était parti en France pour rendre visite à sa mère malade) il m'a dis bonjour puis m'a demandé si je souhaitais qu'il revienne plus tôt mais je lui ai répondu que non, de prendre son temps avec mamie êt que de toute façon sa présence ne changerait pas le fait que je suis ici.
J'écris maintenant ce journal, assis dans mon lit avec l'aide de la fine lumière qui entre par l'ouverture de la porte êt j'essaie de m'endormir mais comme je ne réussi pas et qu'il est onze heure et demi, je dois prendre un somnifère. M. (un infirmier) me le donne en me faisant remarquer que mon stylo s'est brisé et m'a donc coulé sur la main. C'est bien vrai, une bonne portion de ma main droite est encrée!